Ce type d’entraînement qui constitue usuellement le premier test d’endurance pour l’esprit et les jambes prépare aussi adéquatement le boxeur à subir une journée forcément exigeante de camp d’entraînement. Certains boxeurs se retrouvent souvent tentés de prolonger leur sommeil, mais la course du matin ne peut aucunement pas être mise de côté. Elle s’effectue typiquement avant le petit-déjeuner, dans la partie initiale de la journée généralement comprise entre 5h30 et 9h. D’une manière appropriée, en se retrouvant ennuyé par les travaux routiers, le nombre de boxeurs qui envisagent de courir un peu plus tard que cela dans la matinée ne se compte que sur le bout des doigts.

L’ancien champion des mi-lourds, Willie Pastrano, avait déjà rêvé à un comprimé qui allait rendre cette course ardue du matin optionnelle. Si seulement cela fonctionnait comme suit :

« Tu te lèves le matin, tu avales la pilule, tu prends ton petit-déjeuner et voilà ! Après quelques respirations profondes, tu réalises instantanément que tu viens d’avoir couru cinq miles. »

S’il avait été en mesure de nous présenter cette invention ingénieuse, Pastrano serait certainement devenu un homme riche. La majorité des boxeurs ressentent une aversion, lorsqu’ils s’adonnent à courir. En dépit du fait, qu’ils ont sous leurs yeux un beau paysage, les boxeurs souvent considèrent la course comme un événement banal et peu appréciable.

Ali runningNéanmoins, s’exercer à courir demeure essentiel. Après tout, c’est sur cela que repose les fondements de l’entraînement, qui eux, seront déterminants en vue du prochain combat à venir. La condition physique de boxeur, lorsqu’il s’exerce à la course apporte aussi au coach, une indication claire de son endurance aérobie qu’il peut atteindre tout au long des entraînements. Lors de la phase aiguë du programme d’entraînement qui précède le combat, plusieurs entraîneurs n’hésitent pas à vanter aux journalistes, le terrible camp d’entraînement auquel leur boxeur s’est soumis, et en sachant que les boxeurs sont réputés pour être les athlètes de talents les plus endurants dans le monde du sport, cette vantardise, selon les normes, n’est pas totalement injustifiée en soit.

Cependant, avant que la boxe soit enfin parvenue à un stade de développement compatible aux sports modernes de compétition, la course ne représentait pas une denrée rare du régime d’entraînement. Cela n’était pas surprenant, en considérant le style plus ou moins stationnaire basé sur des confrontations, où les boxeurs se retrouvaient à proximité l’un de l’autre. De plus, on ne portait, auparavant, que peu d’attention sur la qualité du jeu de pieds ; aspect qui ne sera privilégié qu’au début du 20e siècle. À cet ère, le développement de la mobilité, l’application d’une stratégie orientée sur les styles ajoutée à la suppression du nombre maximal de rounds (initialement « 15 » et maintenant « 12 ») se voyaient des facteurs supplémentaires à considérer chez les boxeurs.

Maintenant, il est connu que tous les boxeurs prometteurs n’ont d’autres choix, que de se présenter dans le ring avec une mobilité accrue et une condition physique supérieure. Le boxeur idéal, dorénavant combine l’endurance, des déplacements rapides et bien entendu, de vifs réflexes. Tout boxeur de talent se doit d’acquérir ces notions avec rigueur et acharnement, car ces éléments feront de lui, un boxeur habile pour contrôler à sa guise un combat, plutôt que de tenter round après round de passer le knockout à son opposant.

L’agonie de la routine du matin s’avère ainsi un incontournable pour les actuels et futurs champions à en devenir. L’ancien boxeur avancé en âge et légendaire, George Foreman, avant d’accrocher ses gants, ne faisait certainement pas partie de ce nombre cependant. Vers la fin de son prestigieux périple, le double ex-champion mondial se mit à modérer sa préparation, ce qui fit en sorte que sa condition physique n’était plus celle d’antan. En ses propres mots, il résuma son manque de sérieux à l’entraînement en fin de carrière :

« Tout dépendait de où se tenait le réfrigérateur. »