Hopkins donne une leçon de boxe à Shumenov

Il y a tout près de 21 ans, au RFK Stadium, situé dans la capitale Américaine de Washington, Bernard Hopkins avait alors là dû concéder, lors de son premier combat de Championnat, la victoire face à Roy Jones Jr.. Mais grâce à son triomphe acquit ce Samedi soir, au DC Armory de Washington, devant une foule recensée à 6 823 personnes, Hopkins (55-6-2, 32 KO), 49 ans, de Philadelphie en Pennsylvanie, est maintenant rendu à mi-chemin dans la réalisation de son objectif ultime qui consiste à devenir le deuxième boxeur à unifier les quatre titres majeurs sanctionnés ensemble depuis l’apparition du titre WBO en 1988. Qui était le premier à le faire ? Nul autre que Bernard « The Alien » Hopkins lui-même.

Hopkins a stupéfié de bout en bout le Kazakh de 30 ans et tenant du titre WBA et résident de Las Vegas, au Nevada, Beibut Shumenov (14-2-0, 9 KO), en route vers une victoire décisive, mais gâchée en partie par un verdict final de décision partagée de la part des juges. Shumenov qui s’était accaparé de la ceinture WBA dans une décision largement décriée contre Gabriel Campillo, était donc perçu comme un prétendant non méritant au titre IBF de Hopkins, mais pour B-Hop, une fois de plus, il n’était pas question de négliger quoi que ce soit dans sa préparation.

Le monde peuvent être émerveillé, non seulement, du fait qu’il vient à bout de ses rivaux, mais parce qu’il continue de gagner contre les boxeurs du Top 10 des Mi-Lourds issue de la nouvelle génération, alors que d’ici peu, il s’apprêtera à célébrer son 50^e anniversaire de naissance. Hopkins demeure donc l’un des meilleurs Mi-Lourds à l’échelle planétaire. Au cours de son glorieux parcours, il a aussi affronté lors de son règne chez les Poids Moyens, la crème des boxeurs tels, Roy Jones Jr., Felix Trinidad et Oscar De La Hoya.

À présent, il sera toujours dans la coutume de B-Hop de porter cet amusant masque vert d’extraterrestre, qu’il a adopté lors des récentes années pour signaler jusqu’à quel point, le fait de demeurer Champion du monde tout en livrant des performances phénoménales à un âge aussi avancé constitue une forme d’ingéniosité. Ainsi, l’ex mal-aimé, B-Hop, ne peut à présent qu’être submergé que par l’appui et les acclamations du public. Alors que les deux boxeurs recevaient les consignes d’avant-combat, ce n’était qu’une poignée de supporteurs, qui montraient délibérément leur soutien au Kazakh. Et c’est alors que la cloche se fit entendre …

Les deux boxeurs ont amorcé l’affrontement en cherchant initialement à s’étudier pour ensuite s’ajuster sans se compromettre. Shumenov a d’emblée montré quelques signes d’impatience, alors qu’Hopkins très patient et alerte, cherchait à le contrer avec sa droite. Or à ce moment aucuns coups percutants ne fut portés de part et d’autre et les deux boxeurs réintégrèrent leur coin sous les hués de la foule.

À la seconde reprise, les deux boxeurs ont porté leurs meilleures frappes au début et à la fin de l’assaut. Entre temps, « The Alien », avant d’atteindre la marque des deux minutes, tenta avec de mauvaises intentions de placer un fougueux overhand de la droite, mais sans succès. Hopkins allait plus tard recevoir une réprimande de l’arbitre pour un coup appliqué trop bas.

L’allure du troisième engagement s’est divisée en deux parties. Alors que Shumenov semblait avoir le meilleur de deux dans cet assaut, Hopkins a fait basculer le rythme du combat en sa faveur en assenant au Kazakh une droite, à la fois sournoise et télégraphiée, à mi-chemin dans le round. Une autre droite a suscité des acclamations des fans de Hopkins qui se sont mis à scander le nom de « B-Hop ».

Hopkins a alors pris les commandes du combat en infligeant au Kazakh, une clinique de boxe au quatrième round, en narguant Shumenov avec des singeries, alors que Beibut croyait être parvenu à le piéger dans un coin. Cette main droite de Hopkins ne cessait sans relâche à se frayer un chemin vers la cible et le fait que la main avant de Shumenov était constamment portée vers le bas laissait des ouvertures béantes à Hopkins. Et le timing de Hopkins pour en profiter avec des coups uniques qui atteignaient la cible « flush » était impeccable, et tout cela ne faisait qu’animer le spectacle. Par conséquent, Shumenov touché plus qu’il ne le faut perdait graduellement son focus.

Bien qu’il ait eu certains moments encourageant lors des trois prochains rounds, Shumenov n’a jamais été en mesure de reprendre le contrôle du combat, alors que la légende qui ne vieillit pas attirait autant qu’il le voulait le Kazakh dans son piège pour le corriger tel un matador. Il y avait des séquences où Hopkins jouait avec l’ex tenant du titre WBA, ce qui pouvait même nous nous laisser entrevoir que ses coups étaient suffisamment dommageables pour envisager d’aller chercher son premier Knockout depuis 2004.

Une main droite de Shumenov a retenu l’attention de Hopkins, tôt au neuvième engagement. Mais cela n’a pas empêché Hopkins de réinstaurer le tempo du combat. Beibut n’a pas manqué de volonté au 10^e, lui qui a touché la cible à quelques occasions avec sa main arrière. Mais malgré le fait que Shumenov s’est montré plus actif qu’à l’habitude, Hopkins, fidèle à lui-même, s’est montré régulier comme une horloge en roulant avec les coups du Kazakh pour ensuite revenir à la charge avec des contres.

À la 11^e reprise, Hopkins toucha de plein fouet Shumenov qui visita momentanément le canevas au centre du ring. Les fans qui remplissaient l’Aréna se sont alors mit de nouveau, mais avec plus de ferveur, à hurler le nom de « B-Hop ». Or, Shumenov, qui est un dur, est revenu en force en fin de round en enregistrant l’une de ses plus belles mains droites du combat.

Avec un seul round à disputer, il n’était pas question pour la légende de laisser une quelconque lueur d’espoir au Kazakh. Hopkins a fait son possible pour aller chercher le Knockout à la dernière reprise, mais il n’a pas été en mesure de conclure. Cependant, cela n’a pas jeté d’ombrage à sa sensationnelle victoire. À la stupéfaction de tous, le juge Gustavo Padilla avait un pointage de 114-113 pour Shumenov. Les deux autres juges avaient chacun, pour leur part, remit une carte de 116-111, ce qui est même charitable envers Shumenov. Mis à part le 1^er ,2^e et 10^e round, on pouvait difficilement accorder d’autres rounds à Shumenov.

Interviewé ses impressions d’avoir une fois de plus fait l’histoire, Hopkins déclara : « Je suis spécial » avant d’indiquer qu’il laissait la chance aux historiens de faire le point sur l’ensemble de ses accomplissements. Enfin, pour ce qui reste à venir, Hopkins se montre très optimiste à l’idée d’affronter l’actuel Champion Linéaire et WBC des Mi-Lourds, Adonis « Superman » Stevenson.