Heureusement, depuis quelques années, la Fédération Française de Boxe et ses acteurs percutent ces clichés. Et il le fallait bien car, avec plus de 60 000 licencié.e.s, la boxe est devenue non seulement une discipline attractive mais qui répond aussi aux enjeux d’une pratique inclusive, comme le rappelait dernièrement le président de la FFBoxe, Dominique Nato :

« Nous voulons promouvoir une évolution adaptée, sécuritaire et enrichissante pour tous, quel que soit le profil, basée sur la règle des trois P : Protection, Plaisir et Progression ».

Lorsqu’on est athlète de haut niveau, très souvent, la pratique prend le pas sur l’orientation professionnelle, faute de temps à y consacrer. Or, ces dernières années, on l’a vu, il est impératif d’anticiper sa « retraite » et préparer son avenir professionnel. Certains athlètes ont aussi des souhaits en matière d’orientation professionnelle et ont besoin d’être épaulés par des professionnels afin de faire les bons choix au bon moment. Au sein de la FFBoxe justement, et depuis longtemps maintenant, préparer le projet de vie des athlètes est ancré dans les missions de la structure.

« Au sein de l’INSEP, nous sommes mobilisés pour exercer cet accompagnement en cohérence avec le projet individuel de performance de chaque sportif concerné. Cela veut dire que notre rôle est de confirmer ou infirmer la réalisation du projet professionnel de l’athlète qui nous rencontre. A lui en amont de jouer le jeu, en nous donnant un maximum de renseignements puis en échangeant avec nous et en acceptant, parfois, de redéfinir son projet en fonction des points d’alerte que nous allons émettre. Un premier exemple : un athlète qui souhaite devenir kinésithérapeute mais auquel il manque des bagages scolaires. Je vais lui expliquer qu’il va falloir rattraper ce retard par une formation idoine, un temps d’étude qui se rajoutera à la pratique. A l’athlète de comprendre cette nécessité ou d’accepter de se réorienter le cas échéant. Autre exemple : un athlète déjà en poste au sein d’une entreprise et qui doit donc composer avec son temps de pratique et son activité professionnelle. Dans ce cas de figure, notre rôle est d’accompagner l’athlète auprès de son employeur dans le cadre d’un contrat mutuel. Aucune des deux parties ne doit être lésée, ce dont on s’assure, le tout, au sein d’un cadre institutionnel », confie Julien de Santa Barbara, conseiller technique national FFBoxe, responsable du Pôle France INSEP et référent du suivi socio-professionnel.

« Il est important de préparer son avenir professionnel le plus tôt possible, ce qui n’est pas forcément inné chez un jeune athlète. Défaire le lien entre la pratique sportive et l’apprentissage scolaire ou la formation est essentiel et nécessite l’appui de professionnels comme nous », ajoute Julien de Santa Barbara.

Intégrer un club de boxe, c’est aussi bénéficier de l’appui d’une fédération engagée sur le volet du suivi professionnel des athlètes et qui fait de l’employabilité un vecteur d’inclusion. Un argument de plus en tout cas pour convaincre les jeunes générations d’adhérer et de se lancer dans un parcours de boxeur amateur ou d’athlète de haut niveau.

Le monde de la boxe dépoussière depuis un certain nombre d’années les préjugés dont les adhérents ont souffert. Une dynamique insufflée par la FFBoxe, dans le cadre de son projet de développement D.E.F.I.S Boxe (Diversité-Education-Formation-Insertion-Solidarité). Aujourd’hui, tous les clubs de boxe affiliés à la FFBoxe se revendiquent des mêmes valeurs et d’un même principe : la boxe, un sport accessible à toutes et à tous. Plus qu’un lieu qu’on fréquente pour la performance, le club de boxe devient un lieu de rencontres où se côtoient des chefs d’entreprises, des jeunes de quartiers, des valides, des personnes en situation de handicap, des gens de confessions religieuses, d’ethnies ou d’orientations sexuelles différentes. Une ouverture qui change le regard sur la boxe et sa pratique en France.

Qui mieux que les dirigeants et entraîneurs des clubs de boxe pour incarner cette ouverture ? D’où le renforcement et le développement de formations axées sur cette dimension inclusive. Les formations concernent notamment les différentes pratiques de la boxe dans le but de garantir la sécurité du pratiquant et l’adaptation à certains publics spécifiques (personnes en situation de handicap, sport scolaire, personnes relevant de la protection judiciaire de la jeunesse, personnes incarcérées…). La FFBoxe se propose aussi de former les professionnels en lien avec ces publics, comme les éducateurs territoriaux.

« Nous avons notamment signé des conventions avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) afin que la boxe joue un rôle d’intégration auprès des « accidentés » de la vie. Avec la boxe, les détenus apprennent ainsi à se maîtriser, juger, arbitrer, respecter les règles… », explique Stéphane Raynaud, Conseiller Technique National Boxe auprès du Ministère des Sports.

Bien sûr, la question du handicap et de l’accessibilité de la pratique est au cœur de la politique d’inclusion de la FFBoxe.

« Chaque année, nous organisons le challenge national handi-boxe Gilbert Joie, qui réunit une centaine de participants. Cette année, la 14e édition aura lieu au Creps Centre-Val De Loire, à Bourges, du 31 mai au 1er juin. Outre cet événement qui illustre notre engagement autour d’une pratique inclusive, nous mettons de plus en plus l’accent sur la boxe éducative assaut loisir, ouverte aux pratiquants de 6 à 77 ans. L’idée est d’adapter les pratiques en fonction des attentes, des besoins et des contraintes de la personne qui s’essaie à la boxe. Deux fondamentaux régissent la pratique de la boxe éducative : ne pas nuire à son adversaire et être sanctionné pour tout comportement violent. En clair, le pratiquant doit ressortir de la séance sans aucune sensation de douleur. L’ingéniosité pédagogique rend la pratique sans limite et ouverte à toutes et à tous, du moment que l’on est dans le prendre soin plutôt que le prendre en charge. Comme on joue au tennis, au football ou au golf, jouer à la boxe devient possible ! », conclut Stéphane Raynaud.

Le développement de la boxe éducative est donc un axe fort de la FFBoxe sur le volet inclusion et qui là encore va permettre de multiplier à terme le nombre des adhérents au sein des clubs de boxe affiliés.

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Last Update: mai 10, 2024