Caché par ses environs, près de l’autoroute et dans une partie ancienne de la ville, se trouve une parcelle d’un lieu qui renferme plusieurs anecdotes palpitantes.

S’introduire au King’s Gym constitue une initiative de choix pour se remémorer les jours plus anciens de l’histoire de la boxe. Les murs sont remplis d’affiches et de photos de boxeurs légendaires remontant de 1970 jusqu’aux jours contemporains. Il est immanquable de repérer les images de George Foreman exhibant un sourire ou bien celle de Muhammad Ali avec ses pas traditionnels de dance. À proximité, des gants de boxe et d’autres pièces d’équipement de boxe occupent les tables. Trois sacs de frappe recouverts partiellement de ruban montrent qu’ils n’ont pas été ménagés. Vers la droite, tout près du mur latéral sont situés les speed balls et juste en dessous de ceux-ci sont exposés les bannières qui ont pour effet d’inspirer et motiver les boxeurs.

Ces boxeurs de tous les jours, qu’ils soient chez les rangs amateurs ou professionnels, œuvrent quotidiennement ensemble côte à côte. Parmi eux, on retrouve en grand nombre la jeunesse qui n’a pas été réellement testée face à l’adversité, mais qui est prête à tout pour aspirer aux plus hauts sommets. Ces récents professionnels travaillent donc d’arrache-pied sur l’acquisition de nouvelles habiletés. Pour finaliser la vue d’ensemble, il importe de savoir qu’au centre de ce vieux bâtiment repose le ring entouré de photos et bannières de l’un des boxeurs de l’heure, soit le champion du monde Andre Ward.

Le propriétaire du King’s Gym, Charles King, a prévu initialement d’établir une salle d’entraînement conforme, pour que les membres réguliers du Gym puissent y suivre leur programme d’entraînement sous l’œil attentif de champions tels Andre Ward et George Foreman. En 1984, King a entraîné des boxeurs tout en gérant le Gym de boxe à la 14e Rue à l’Est, dans la ville d’Oakland. Mais dès 1990, le King’s Gym manquait excessivement d’espace. C’est pourquoi, son emplacement actuel est situé sur la 35e Avenue, à environ un mile de l’Oracle Arena (lieu où les locaux livrent leurs combats).

L’idée de l’implantation du nouveau King’s Gym a été accueilli favorablement par les gens qui y vivent tout près. D’ailleurs, un bon nombre d’entre eux ont adopté ce lieu d’entraînement, qui fait désormais partie de leur rituel quotidien. Occasionnellement, il arrive que les membres du Gym entrent discrètement dans son bureau tout en saluant d’un signe de tête l’épouse de Charles nommée Celeste, qui possède l’expertise requise et une vaste expérience pour gérer les affaires de son mari dans son bureau. Il y a sensiblement une aura autour de Charles King qui exige le respect, mais en retour, King a toujours eu le souci de répondre amplement aux besoins de ses membres, une préoccupation pour tous ceux qui entrent au gymnase, ou de toute personne affiliée.

Charles King a déjà boxé chez les rangs amateurs, mais il n’a jamais tourné pro. En tant que vétéran dans la marine et employé du domaine ferroviaire depuis plus de vingt ans, King a voulu vivre une nouvelle expérience. Un jour, une idée ingénieuse lui vint en tête. Il l’a visualisa un bon moment et …

« J’ai acheté un Gym en 1979 : Quelques sacs, un ring de 2200 carrés, une douche. C’est tout … Je gagnais honorablement ma vie en travaillant sur les chemins de fer… »

« Et soudain, j’ai reçu un appel de Bash Ali qui déclara : « Hey, je veux faire une conférence de presse dans ton Gym. Tu as bien compris … je veux inviter les médias dans ton Gym. » »

«  Après une courte réflexion, j’ai approuvé son idée. » – Charles King

Pour sa part, Celeste King n’avait ni pratiqué, ni accordé une attention particulière à propos des événements reliés au monde de la boxe :

« Je n’étais pas une fan de boxe … tout ce qui entourait la boxe représentait quelque chose de nouveau pour moi. Je suis sur la Côte Ouest depuis moins de quatre années. La seule chose que j’avais retenu à propos de la boxe, ce sont les vieux poids lourds.   Liston, Clay … surtout, » expliqua Celeste native de la Caroline du Nord.

La publicité suscitée par la conférence de presse a créé au sein du public (nouvellement informé par la mise en place du nouveau King’s Gym) une forme d’effervescence. Charles gardera toujours en mémoire le jour où un ancien champion poids lourd fit une soudaine apparition :

« Un jour George Foreman rentra dans le Gym. Après son retrait partiel de la compétition, il avait convenu de faire un retour sur le ring. Alors tout en marchant dans le Gym, il spécifia : « Salut, je suis George Foreman. »

« Hey George, je me suis souvenu de toi, » répliqua Charles

Peu après avoir complété son entraînement de mise en forme, un autre ancien poids lourd entra dans le Gym. Charles afficha un large sourire nostalgique en repensant à Joe Frazier accompagné de son fils Marvis qui firent leur intrusion là, pour se mettre à l’œuvre :

« J’ai observé Joe Frazier s’exercer sur le speed bag. C’était vraiment divertissant de le voir œuvrer. »

Plusieurs anciennes célébrités du monde de la boxe ont un jour ou l’autre adopter durant une longue période le King’s Gym à titre de site d’entraînement. Cela inclut Julio Cesar Chavez, Pernell Whitaker, Gerald McClellan, le promoteur Don King (impliqué dans le combat ChavezWhitaker), James Page, Roberto Duran, James Toney, Nonito Donaire, Andre Ward pour ne nommer que ceux-là.

Charles a admis qu’il n’a pas décelé instantanément le talent de Ward, jusqu’au jour où un challenger s’est présenté à lui :

« Un jour, un jeune combattant professionnel proclama qu’il pouvait battre ce gars-là (Andre) sans le moindre effort. Alors, ils sont entrés en duel dans le ring et Andre tout en mouvement, s’est mis à toucher l’instigateur comme lorsqu’il frappait sur un sac de frappe … Le gars a quitté le ring comme un coup de vent sans prononcer un seul mot. Beaucoup de gens avaient sous-estimé les habiletés de Ward. »

Il y a des moments où Charles se secoue la tête, car jamais il n’aurait cru que le King’s Gym allait susciter une telle étendue au sein du public. Il arrive même que l’industrie d’Hollywood utilise le Gym à leurs fins pour tourner des séquences de films :

« Cette réalisation est arrivée tout seul. Je voulais faire quelque chose de bien, parce j’ai vu trop de gens mourir après leur retraite … j’ai vu ça … ils prennent leur retraite et ils meurent … deux ans … Il fallait donc faire quelque chose pour leur venir en aide. »