Homère

HomereHomère nous présente dans L’Iliade (un texte) que certains fervent dont Nestor, Roi de Messénie, décrivaient la boxe tout d’abord avec les pieds et par la suite des bras, ce qui peut sembler surprenant, car déjà, Homère cernait que la boxe était un art du déplacement qui nous permet ensuite d’atteindre la cible avec les deux bras. A l’encontre de ce que certains peuvent croire, Achille offrait au gagnant une mule (femelle de l’âne) patiente, de six ans, encore indomptée, et pour celui qui s’inclinait, une coupe à deux anses (le combat n’était donc pas toujours mortel).

Voici ce que révèle Épéios, fils de Panopée, un héros combattant noble suite à la présentation des prix :




 

« D’un coup direct, je lui fendrai la peau, je lui broierai les os. Que mes amis demeurent donc là, tous ensembles pour l’emporter, quand mes bras l’auront vaincu. »

On voit donc que les hommes de coins (seconds), ont simplement la tâche d’être présent au combat pour féliciter celui qui s’est imposé ou bien de porter assistance au vaincu parfois sans connaissance :

  • Le combat se terminait toujours par KO, sans le moindre repos, donc un seul round jusqu’au vainqueur par une incapacité de poursuivre le combat par l’homme défait.
  • Les affrontements étaient d’une extrême brutalité. 

 

Homère proclama suite aux déclarations d’Épéios que tous demeurèrent silencieux et c’était justifiable :

  • À chaque combat, les Grecs portaient des courroies taillées dans le cuir d’un bœuf, qui longeaient leurs mains et avant-bras. Ces lanières pouvons-nous présumer provoquaient des lésions extrêmement graves en fendant ainsi les chairs humaines.

 

L’affrontement lui-même, analysé par Homère est simpliste en ce qui a trait aux techniques de boxe antique. :

  • Tous les coups de poings étaient acceptés étant donné que l’arbitre était manquant.

 

« Face à face, levant leurs bras vigoureux, ils se jettent l’un sur l’autre et mêlent leurs lourdes mains. »

  • On peut faire l’hypothèse qu’Homère observa que les pugilistes boxaient ensembles les poings serrés dans leurs lanières.

 

« Leurs mâchoires craquent horriblement. »

« La sueur ruisselle partout sur leurs membres. »

« Mais (…) Épéios s’élance et, tandis que l’autre jette autour de lui un regard éperdu, il le frappe à la joue. L’autre ne tient plus bien longtemps. »

  •  Les plus redoutables boxeurs (Épéios entre autres) frappaient avec excessivement d’autorité pendant une période assez longue, jusqu’à ce que le coup venant de nulle part (un lucky punch) décide de l’issu du combat.

 

« Il est comme un poisson sursautant sur la grève plein d’algues. »

  • Pour l’avant dernière citation, il décrit un des comportements typiques d’un boxeur, qui va systématiquement au plancher. Évidemment, il y en a d’autres cas où les boxeurs restent immobiles, bref nous savons que le système nerveux réagit de manière assez complexe dans cette situation.

 

« Le combat est fini et le vainqueur relève sa victime et l’aide à rejoindre ses compagnons, qui l’emmènent traînant les jambes, crachant un sang épais, la tête tombant de côté. C’est un homme sans connaissance qu’ils emmènent…»

  •  Enfin, un élément important spécifiquement grec consiste au fait qu’on ne déclara le vainqueur uniquement, que lorsque son opposant crachait un sang épais (blessure interne). C’est donc plus dramatique que la perte de connaissance; car cela se révèle des blessures profondes et internes.

 




 

Virgile

VirgileVirgile s’inspira en grande partie d’Homère dans ses écrits, afin de nous partager l’éclosion des premiers grands boxeurs, hommes de coins et arbitres qui obtiennent tous à l’heure actuelle, un rôle de premier plan. Il eut acquis cette expertise, soit en se rendant aux Jeux Olympiques qui se firent jusqu’en 393 après J-C, ou bien en étant attentif à des combats de gladiateurs, dans les lesquels certains exerçaient l’art de la boxe.

Virgile nous dévoile dans l’Énéide (un autre texte), un organisateur pieux des Jeux troyens dénommé Énée. Ce dernier cita :

 

« Si quelqu’un se sent dans la poitrine du courage et du cœur, qu’il avance et qu’il lève au bout de ses bras des mains bandées de cuir. »

  • À l’enjeu, le vainqueur gagnait un jeune taureau au front voilé de bandelettes d’or et pour celui qui s’incline, une épée et un casque remarquable, ce qui nous laisse présager que le combat n’était pas toujours mortel.

 

Darès, un jeune qui a fait sa marque auparavant et le courageux Entelle, tous deux acceptèrent d’emblée la proposition. Les combattants enfilèrent leurs cestes (ancêtre du poing américain)  et le combat s’amorça.

Voici ce que nous rapporte Virgile et en qui concerne la technique de boxe de l’époque :

 

« Tous deux immobiles, dressé soudain sur la pointe des pieds, lèvent sans peur leurs bras vers le ciel; ils ont rejeté en arrière leur tête haute pour éviter les coups… »

  • Cette position de boxe que nous pouvons lire dans les lithographies (technique d’impression à l’encre ou au crayon) sera conservée jusqu’au 19e siècle.
  • La tête était fortement rejetée vers l’arrière et la recherche de l’équilibre, lorsqu’ils lançaient des attaques, était fort importante pour maximiser leur rendement.
  • D’autre part, on dit que Darès, le plus jeune, adopta un style offensif en courant efficacement sur son adversaire. Entelle, dut s’ajuster en pivotant sur lui-même autour de son adversaire tout en tentant d’exploiter les ouvertures et les failles de son opposant.

 

« Les deux athlètes se portent sans s’atteindre de nombreux coups. »

  • Cela prouve tout comme la plupart des affrontements que les deux combattants n’ont pas été expéditifs; que le combat s’est échelonné sur une durée assez importante.

 

« De nombreux coups tombent sur leurs flancs creux, et leur poitrine résonne profondément. »

  • Ce passage révèle la présence du corps à corps entre les deux combattants.

 

« Leurs mains passent et repassent sans relâche autour de leurs tempes et de leurs oreilles. »

  • Déjà, il semble possible qu’ils utilisaient un des gestes salauds en frottant rudement l’intérieur de leurs gants le visage de leur opposant provoquant ainsi de sérieuses lésions au visage.

 

« L’œil attentif, il (Darès) esquive les coups par une simple inclinaison du corps. »

  • Comme Muhammad Ali l’a si bien dit suite à son affrontement avec Foreman : « His hands cant hit what his eyes cant see. » (Ses mains ne peuvent atteindre ce que ses yeux ne peuvent voir).

 

« Entelle se dresse, tend le bras et le lève très haut; mais l’agile Darès a vu venir le coup suspendu sur sa tête et l’évite d’un rapide écart. Toute la force d’Entelle se perd dans l’air et, entraîné par son vaste poids, le lourd combattant s’abat lourdement sur la terre. »

  • Entelle reçu ensuite l’aide de son ami Aceste, qui se désigne par le fait même, l’un des premiers soigneurs de l’histoire de la boxe.  Fou de rage, Entelle se releva et adjugea une sévère correction à Darès,  jusqu’à ce qu’Énée mette fin à la cruauté d’Entelle, jouant ainsi le même rôle que l’arbitre.

 

« Darès se traîna, les genoux douloureux, la tête ballottant et (…) vomit un sang noir et ses dents avec le sang. »

  •  Dans cet extrait, Virgile est plus précis qu’Homère dans sa description sur l’état final du combattant défait.

 




 

Pindare

PindarePindare, nous rapporte de brèves informations saisissantes sur les Olympiques de l’Antiquité. Il fait surtout référence au nom d’un boxeur grand (environ 1m96) et terriblement dangereux du nom de Diagoras, fils de Damagétos :

  • Si on considère qu’à ces temps-là, 1m70 constituait sans doute une grande taille, alors imaginez-vous à quel point Diagoras était un combattant intimidant.

 

 Il qualifie Diagoras comme étant un ”périodonice” ce qui signifie que ce combattant a été proclamé champion aux quatre grands Jeux (il fut donc une légende) :

  • Surtout qu’à cet époque, on considère le champion de toutes catégories (poids lourds) comme étant l’invincible.

 

 

Voici quelques passages de ses écrits sur le sujet :

A DIAGORAS DE RHODES,

Vainqueur au pugilat

Tel qu’on voit un père magnifique dans ses largesses, remplir d’un vin pétillant une coupe d’or massif, le plus riche ornement de sa table, l’effleurer de ses lèvres, et, l’offrant au jeune époux de sa fille, comme un présent digne d’être transmis de famille en famille, honorer par ce don l’alliance qu’il contracte et rendre ses amis jaloux d’un hymen si fortuné, ainsi je me plais à abreuver du nectar des Muses les athlètes victorieux, et par les doux fruits de mon génie, j’enivre de joie les héros couronnés à Delphes et à Olympie. Oh! Qu’heureux sont les mortels dont la renommée publie au loin la gloire ! Tour à tour la victoire jette sur eux un regard favorable, et les grâces de la poésie mêlées aux tendres accords de la lyre et de mille instruments sèment de fleurs le sentier de leur vie.

Je vais donc te chanter aujourd’hui au son éclatant des flûtes, aux douces mélodies de ma lyre, fille de Vénus, Rhodes, puissante reine des mers et épouse du Soleil.  J’unirai ton éloge à celui de Diagoras en célébrant les trophées de cet invincible athlète, que viennent d’ennoblir la palme du pugilat, sur les bords de l’Alphée, et celles qu’on décerne aux sources sacrées de Castalie. Mes chants n’omettront point Démagète, son père, dont l’équité est bénie en cent lieux. Tous deux habitent cette île aux trois florissantes cités qui s’élèvent sur les côtes de la vaste Asie, non loin du promontoire où se réfugia l’élite des enfants d’Argos.

Je veux, en commençant leur commun éloge, remonter jusqu’à Tlépolème, issu du grand Hercule. Par son père, le sang même de Jupiter coule dans leurs veines ; du côté d’Astydamie, leur mère, ils sont de la race d’Amyntor. Mais pourquoi faut-il que l’erreur assiège sans cesse le cœur des faibles mortels ! Et quel est celui qui, parvenu au terme de sa carrière, peut se glorifier de s’être toujours arrêté au parti le plus avantageux ? Fondateur de cette colonie, on le vit jadis à Tirynthe, dans un transport de colère, tuer d’un coup de massue Licymnius, frère d’Alcmène, issu de la Phrygienne Médée. Hélas ! Des passions tumultueuses peuvent donc à ce point égarer l’âme d’un sage. […]

Deux fois Diagoras y a triomphé ; trois fois l’Isthme le vit vainqueur, et la forêt de Némée, et la puissante Athènes l’ont aussi vu voler de triomphe en triomphe. Le bouclier d’airain, récompense que donne Argos, les magnifiques ouvrages de l’art que décernent  l’Arcadie et Thèbes, les combats fameux de la Béotie attestent sa valeur. Six fois Égine et Pellène ont proclamé sa victoire, et jamais le nom d’un athlète n’orna si souvent la colonne sur laquelle Mégare inscrit le nom des vainqueurs.

Grand Jupiter, qui règne sur les sommets de l’Atabyre, daigne accueillir mes chants et jeter un regard propice sur ce héros dont Olympie vient de couronner les mâles vertus. Que sa gloire éclate et dans sa patrie et dans tout l’univers, puisqu’il suit les traces de ses héroïques ancêtres et qu’il marche d’un pas ferme dans les sentiers de la justice. Jupiter, ne permets pas que la race de Callianacte se perde avec sa gloire dans l’obscurité. Ta patrie, ô Diagoras, célèbre aujourd’hui par ses pompes, la prospérité présente des Ératides, mais hélas ! Le souffle inconstant de la fortune ne peut-il pas nous rendre en un instant le jouet de ses caprices ?

 

Voilà, brièvement les écrits des plus grands poètes, chroniqueurs et observateurs de l’Empire Romain.  La place de ces artistes dans la littérature grecque est majeure. Tout en faisant preuve de cohérence dans leurs œuvres, ces savants constituent sans contredit la colonne vertébrale de la boxe.